Un prince bahreïni accusé de torture participe aux jeux équestres mondiaux en Normandie
Le 21 / 08 / 2014
À l ́approche des jeux équestres mondiaux qui auront lieu en Normandie du 23 août au 7 septembre, l’ACAT, Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain, le Bahrain Institute for Rights and Democracy, la Féderation Internationale des ligues des droits de l ́homme et la Ligue des droits de l’homme se mobilisent contre la participation à cette compétition de Nasser bin Hamad al Khalifa. Prince héritier du Bahreïn, il est accusé d’avoir ordonné et participé à des actes de torture dans son pays.
Connu pour sa participation à la répression du régime contre le mouvement pour les droits civiques et politiques du peuple bahreïni (durant laquelle il a particulièrement ciblé les athlètes du pays); Nasser bin Hamad al Khalifa a été accusé par plusieurs victimes d’avoir participé directement à des actes de torture à l’encontre de dissidents politiques. Une plainte pour torture a été déposée à son encontre au Royaume Uni. La justice anglaise va prochainement se prononcer sur la question de savoir si le prince bénéficie ou non d’une immunité avant d’engager d’éventuelles poursuites.
Selon Hélène Legeay, responsable Maghreb et Moyen-Orient à l’ACAT, « En faisant participer le prince Nasser aux jeux équestres mondiaux, les autorités bahreïnies montrent qu’elles considèrent comme acquise l’impunité des tortionnaires, notamment au plus haut niveau du royaume. Il s’agit là d’un véritable pied de nez fait aux victimes, avec la complicité passive de la France qui accueille le prince sur son territoire malgré les accusations sérieuses dont il fait l’objet. »
Ce n’est pas la première fois que la participation du prince à un évènement sportif international provoque une controverse. En 2013, il avait participé aux courses Ironman à Miami et à Berlin, suscitant de nombreuses objections de la part de spectateurs et de participants. Sa participation au Windsor Horse Show en Angleterre cette année a suscité la même indignation publique.
« Depuis le début de la vague de protestation populaire en février 2011, la torture a été officieusement érigée en mode de gestion du pouvoir au Bahreïn. Héritier du royaume, le prince Nasser est accusé d’avoir pris activement part à la torture d’opposants durant cette période » rappelle Hélène Legeay. Echaudé par les révolutions du printemps arabe, le gouvernement s’est immédiatement livré à une répression féroce pour faire taire ses opposants. Pour plus d’informations sur la répression de la vague de protestation depuis 2011, lire notre abécédaire de la torture au Bahreïn.